Charmante comme tout, toujours tirée à quatre épingles, ses lunettes presque aussi âgées qu'elle sur son nez, elle me regarde.. elle me parle avec tant de tendresse que je m'en rend pas compte sauf quand elle est absente.. et aujourd'hui elle l'est.. ce doux parfum quand j'entrais chez elle, cette grande chaleur et ce visage regardant l'enfant qu'elle défendait comme elle le pouvait minimisant les faits avec une pointe de complicité en bravant la vérité celle des parents. A des moments perdus je me blottissais contre elle. Elle me caressait et me parlait d'une voix détendue et sereine. Je l'ai aimé s'en vraiment me rendre compte à quel point je l'aimais.. je me souviens lorsque je me régalais de ses confitures, ses gâteaux maison et ses délicieuses tartes. Elle souriait de tant de bonheur.. elle se foutait de ce monde 'moderne'. Elle vivait et réglait ses comptes. Elle avait horreur des 'ordinateurs' qui, d'après ses dires, étaient la cause de tous les maux que les personnes âgées rencontraient; "la paperasse". Pieuse et adepte d'une sainte elle se rendait chaque dimanche dans cette même église où les prières fusaient. Elle est partie un jour quittant cette pièce lumineuse celle où son fauteuil est resté vide.. emportant son siècle avec elle, ses histoires de hyènes la pourchassant dans un pays lointain, ses frères morts dans ses bras, ce père mineur de fond parti à 30 ans puis.. ses déboires avec les autres, sa misère pour vivre, se battre pour donner à sa progéniture, ses travaux dans des maisons bourgeoises, les railleries.. Une petite 'Cosette' au milieu d'un cirque régnant et ayant existé.. les guerres.. la famine.. Son unique amour celui qui allait devenir son époux. Il m'arrive de la voir certaines nuits dans mes rêves. Une fois.. elle me souriait, toute vêtue de blanc et ce visage magnifique qu'elle avait.. Ma tendre grand-mère, ma mamie, mon amour.. un de plus.. gravé dans mon coeur.

Un ciel bleu comme l'océan.. une faible brise caressant la cime des pins avec paresse.. une odeur de résine un peu plus forte sur des sentiers escarpés.. le doux craquement des écorces et le chant incessant des cigales envahissent les lieux semblant endormis sous un soleil toujours présent.. le clapotis d'une eau limpide contre les rochers nous fait fermer les yeux et nous nous mettons à rêver un moment.. mais..! Pourquoi rêver..? Nous sommes à Sormiou..

Petit, je me souviens qu'en classe je ne bronchais pas. J'étais tellement sage que même les instits n'en croyaient pas leur yeux. Ils pensaient même que j'étais aphone à un point où ils m'ignoraient me laissant seul dans mon coin enfin un coin quoi..! Je me plaçais non loin du tableau, troisième rangée du milieu et de ce fait les instits posaient les questions à ceux du fond et sur les côtés.. par déduction c'était la bonne place. Je ne répondais jamais aux questions je pense qu'en fait je ne participais à rien.. c'était gonflant déjà à cet âge là. Mon passe temps écolier, favori, était de " zieuter " l'instit en mini jupe. Je rougissais et j'étais content de voir les genoux de cette femme aux lunettes lui donnant un air de pare brise. Je me souviens que je portais, moi aussi assez souvent, un tablier gris à carreaux.. culotte courte et un cartable bien plus lourd que moi. Mes affaires sentaient mauvais le plastique, la gomme était mâchée et ses morceaux avalés. La règle graduée brisée en deux dont un bout dans la tête du voisin. Mes cahiers étaient froissés et l'encre de ma plume coulait quelque fois sur mes doigts.. les buvards étaient recommandés bien sûr mais les accidents survenaient presque à chaque fois. Les bureaux, enfin casiers, avaient des emplacements pour les encriers. Ceux-çi étaient en verre et bonjour les dégâts. Les écritures étaient souvent marquées de gros pâtés presque illisibles. En sport j'étais presque bon malgré les croûtes des genoux et coudes encore sanguinolentes. J'étais toujours partant pour faire le con sur un stade ou un terrain de jeux. Et cette instit qui, même en sport, ne quittait pas sa mini jupe.. en fait je me demande si un jour celle-çi a été retirée ne serait-ce que pour la changer. Je me rappelle quand elle sifflait pour nous rappeler ou nous interdire quelque chose ou tout simplement pour marquer la fin d'un match, sa tête devenait rouge et les verres de ses lunettes étaient embués. Quand elle souriait ou qu'elle avait le soleil en pleine poire elle ressemblait à.. je sais pas.. une sorte d'animal.. enfin.. je crois. Elle était drôlement affreuse lorsque ses lèvres prenaient la forme d'un rictus.. je me demandais si elle allait éternuer ou alors.. péter. Je me rappelle plus si elle puait de la gueule où pas.. enfin ! Une chose est sûre c'est que ses genoux étaient beaux puis j'étais content de la voir en mini jupe même si celle-çi était collée à sa peau tous les jours. Je me demande en fait si je n'étais pas amoureux d'elle....

Les cimetières regorgent de sépultures aussi belles les unes que les autres.. terrain calme, pelouse rasée de près, fin gravier dans les allées, gardien souriant, les poches avides de pourboire.. le choix est vaste et les locataires ne se plaignants jamais tout va pour le mieux.. certaines tombes sont d'un luxe presque beau.. dernier souvenir pour un défunt.. marbre rose pour certains, grès des Vosges pour d'autres et ou terreau simple pour les anonymes.. sous terre dénudés de passé.. Même là au moment du grand saut, du cassage de pipe, du passage de l'arme à gauche, il faut du fric.. Bref ! Quel monde vivons là nous vivant.. Beau rapport qu'est la mort.. même à ce stade elle sourie.. Heureusement que le service va avec.. En costard cravatte bien évidemment sombre voire gris, le teint blanc, les cheveux gominés rejetés en arrière prenant une triste pause les yeux fixés au sol mimant une souffrance théatrale et véhiculés dans des mercedes, ils vous tenaillent comme des vampires suçant jusqu'à la corde les bourses.. ces chers croque-morts devenus v.r.p.. tout se paie rubis sur ongle.. c'est normal les défunts c'est sacré.. ils méritent bien ce repos éternel.. mais.. on a pas encore parlé du terrain où il faudra s'occuper de ces mêmes sépultures dans les années à venir sinon.. Ben ! Ce sera la fosse commune.. pour certains.. il reste alors les urnes où les cendres seront gardées.. faut-il encore que celles-çi survivent à l'évolution des mortels..

De belles tenues, de beaux clebs, de beaux 4x4, de beaux fusils.. accoutrés comme des "Rambos" ils vont et viennent dans une forêt pratiquement inexistante de vie afin de "tuer" de petits gibiers en culotte courte.. respirant l'air pur au petit matin ils lâchent des plombs sur une faune morte de 'trouille' rien que de les voir apparaître.. les chasseurs du dimanche ceux qui vont "tirer" un coup juste pour voir.. essayer les armes qu'ils tiennent en tremblant.. échangeant des conversations sur telle ou telle bagnoles, fumant des 'tarpets' en se faisant "chier" à mourir.. rien à voir avec les vrais chasseurs, ceux qui respectent la nature et le gibier.. ceux qui connaissent et ne tirent que quand il faut.. qu'il est beau de voir mourir un faisan qui n'a pas volé depuis longtemps.. magnifique de blesser une poule d'eau sans défense à même le sol.. rigolo de voir un sanglier criblé de chevrotines courir la panse ouverte.. tirer des coups de feu même dans des zones habitées puis revenir en prétextant que les chiens sont fatigués.. Négliger les connaissance rudimentaires; la sécurité.. prendre son voisin pour un gibier.. sans compter les dégâts collatéraux et les pollutions engendrées par ce même gibier.. "Nature et Chasse" (enfin je crois) sur Tf1.. au moins il y aurait économie de carburant.... ----clin d'oeil aux chasseurs, les vrais#----

Le nez dans les étoiles cherchant je ne sais quoi.. traçant sur cette route sans détour.. quelques mots reviennent sur ce papier blanc.. carnet de bord au format froissé humide et passé par le temps. Lecture de mots écris tels qu'ils sont sans fin ni maître des mots qui viennent comme ca.. laissons les faire ils sont là.. écoutons les.. un voyage au loin me fait tressaillir.. une envolée peut être porteuse d'espoir chez les autres au bout d'un globe.. là où mes sens seront libre.. là où ma tête sera vide de pensées.. là où les autres seront bons.. qui sait.. revoir encore et encore cet océan.. frémir devant dame tempête, sentir l'eau ruisselante sur son visage parler au vent qui tire les ficelles vers une direction inconnue.. toucher des doigts d'autres formes aux senteurs inconnues parler une langue en mimant des signes.. lumière divine sur une terre si belle si riche d'enseignement.. tête en l'air, tête pleine de sable tête pleine d'autre part.. insatiable elle est.. insatiable elle aura été.. une tombe sans nom sur un terreau larvé "" ici gît un inconnu aux mots incompris "".. cendres de lettres déversées sur des continents que personne n'aura touchés.. voyage sans fin, voyage sans peur, voyage d'une âme vers un point de non retour..

Il a trimé toute sa vie.

Ses mains sont usées et vieilles.. il a aimé celle qui est partie avant lui en lui disant "je t'aime".. sa femme, son amie, sa complice.. sa maitresse.. il erre avec son chien dans les rues le matin et l'après midi.. col relevé sur un visage bouffé par la vie et ces luxures.. il boit parce qu'il ne supporte plus son ombre.. Ces filles lui rendent bien cet amour si fort si beau mais lui s'en balance.. du moins on le pense.. il boit et boit de plus en plus.. sa troisième est décédée.. il pleure celle çi.. elle l'appelait avec tendresse "mon papounet".. elle lui disait arrête de boire papounet !

Ta santé est bonne, regarde la mienne comme elle décline et je n'ai rien demandé..! A trente trois ans la vie est là et bien longue encore.. Son unique ami, une boule de poils de 3 kilos.. se réfugiant tous les deux l'un contre l'autre lui dans l'alcool l'autre dans ses rêves de chien.. Il pense haut et jure fort.. des fois, les nuits, on l'entend parler tout seul avec personne.. une lumière allumée dans sa maison, une forme sur un canapé, la sienne.

Sa femme est là près de lui dans une urne, sa fille sera sous terre demain.. Il réalise pas bien cet homme ce qui lui arrive.. Il boit et boit ne pouvant pas vivre seul ses épreuves merdiques qui rendent la vie infernale.. Je lui rend visite et nous bavardons ensemble de tout et de rien mais.. je ne trouve plus les mots pour le réconforter, lui dire que nous sommes là.. les blablas habituels les mots uniformisés les mots déjà dits et redits les mots cons ces mots que je déteste.. surtout quand je regarde la photo de sa dernière souriante en robe de mariée.. Des larmes coulent sur les joues de l'homme ses yeux deviennent tristes.. il me regarde et me dit c'est comme ca..!

On n'y peut rien..! Un soir de réveillon.. un humain parmis tant d'autres....

Pas oublié ces années de jeun vu par les yeux des autres, sapins de noël comme tous les ans, traine savates dans les rues mendiants sous - 10 et dormant dehors sous des cartons... à part les handicapés et les téléthons la Croix rouge ne fait rien pour ceux la, ignorés ce soir crevant seuls pendant que la fête bat son plein.. et oui je viens casser la fête à noeunoeud, je joue les trublions, enfin je m'éclate quoi..! fête religieuse, gain, profit pour les gros distributeurs.. un enfant ca se contente de peu.. un jouet ou deux, un sapin puis le tour est joué..

les adultes en font une cérémonie grotesque, dindes, caviar, lagoustines, crustacés, coquillages, homards (et oui), foie gras champagne et grands crus classés et chocolats belge sans parler suisse.. beuverie quoi..! n'importe quoi..! Toute l'année ils se serrent la ceinture pour payer leur dette et triment pour bouffer et en ce jour ils pétent les crédits pour se gaver tout ca pour dire "nous on fait la fête".. car c'est noël..! n'importe quoi les mecs.. moi je fais la fête toute l'année.. et oui ! Une fête religieuse ?? Des guerres dans le monde et j'entends ""nous ! On fête ca !

très peu de choses.. merci ! péter plus haut que son cul toujours et toujours.. ""critiques"" vive coca et la mère Emille (pub),.. allez le père noël mafieu "c'est un voleur" et ces gros chiffres d'affaires, allez les banques, allez les agios, allez les découverts et la consommation inutile.. enfin ! Vive moi et mon portefeuille vide.. je vous laisse car je vais me taper une dinde truffée au foie gras et péter des bouteilles de champ de chez la veuve "re pub"..

mon crédit a été accepté..((mdr ! Juste avant cela un bon petit caviar sur canapé et des huitres de chine.. une bonne bûche glacée et un gros cigare barreau de chaise de chez havane fait par des mômes.. en attendant de choisir celui qui va faire le pitre pour passer par la trappe du clebs..! bisous à tous et Yep là !! Joyeuses fêtes..!

(chacun ses affaires bien entendu, un anonyme me l'a demandé)

.. ceci.. il semblerait pour les confessé(e)s et leurs confessions ..

Un jour comme tant d'autre, un jour de fin de semaine celui avant lundi et après samedi. Un jour où l'église reçoit ses ouailles endimanchés, rasés de près pour les messieurs et senteur de patchouli pour les dames. Un jour où tant de péchés vont être pardonnés, un jour où tant de mensonges de secrets de la vie seront découverts ou ignorés, un jour où tant de regret de haine et de méchanceté seront réparés pour enfin être propres comme un sou neuf sorti d'un tronc à la sauvette.

Tout le monde s'aime tout le monde est beau tout le monde se parle sur le parvis de ce grand édifice. Les endimanchés du dimanche vident le sanctuaire et le calme revient dans cette magnifique cathédrale tout en dentelle dessinée à coups de fouets et de sang mais.. silencieuse de prières à l'odeur de cire.

Une fois rentrés les ouailles oublient les bruits de la rue et retrouvent leur parure de tous les jours celle de l'hypocrisie. Les messieurs vont retrouver les belles du trottoir en espèrant obtenir une faveur tandis que les dames vont cancaner sur la nouvelle voisine de l'étage du dessus tout en lui offrant une tasse de thé.

Leur rôle a été rempli à la perfection en ce jour, donnant une offrande à cet Ecclésiastique à l'air efféminé et courbant le dos sous tant de péchés. Peu importe et qui peut le savoir mis à part lui. Le reste n'est plus du ressort des ouailles dont une partie festoient gaiement chez ginette elle même n'étant pas très.. nette.

Entre les mains d'un homme crucifié par les hommes pour les hommes, les ouailles espèrent que ce dernier pardonnera en ce jour si pur.. un dimanche comme tant d'autre en attendant le.. prochain dimanche.

Je perçois les bruit des vagues au loin. Le vent me fait frissonner, mes cheveux se croisent en riant.. mes mains touchent ce sable si soyeux si doux et... si noir à mes yeux.. ma canne me sert aussi à repérer des galets, vous savez ces pierres plates dont se servent les artistes.. poursuivant sa valse au son des vagues grondant comme un tonnerre et claquant contre des rochers que j'imagine, ma canne m'entraine vers le rivage de cet océan dont je ne verrai jamais la couleur.. mais je le sens je le palpe et je le vois puissant et beau.. majestueux à mes yeux animés tout à coup d'une douce lueur..